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1Reçue à Laval, le 05 août 1572.
2Monseigneur, je vous envoye la response des lettres qu’il
3vous a pleu escrire à monsieur de Saint-André,
4lequel est à Allières et ne sera icy jusques à ce soir ;
5il ha faict ung despeche à monsieur le president
6Bellievre par le maitre de la monnoye de ceste ville
7qui le va trouver. Par luy, il sera adverty de
8la composition que monsieur le président de Portes
9ha faict de son estat avec monsieur le viballif de
10Vienne, pour la somme de quinze mil francs. Ce
11sera une perte inestimable à ceste court de perdre
12ung tel personage que mondit sieur de Portes. Nous nous
13attandons de savoir mieux la particularité de son
14contract à son arrivée, qui ne peust guières plus
15tarder, pour puis en advertir monseigneur l’ambassadeur Bellièvre,
16advenant que monsieur de Buffevant veuille rien
17entreprandre sur monsieur le président Bellièvre.
18Je ne scay si vous haurés esté adverty du decès
19de monsieur Vidal, lequel passant la Durance
20[v°] se noya comme l’a escript madamoiselle sa femme, laquelle
21ha envoyé ung homme exprès pour retirer ung
22sien testement qu’il fist avant son depart. C’est
23en somme tout ce que je vous puis escripre de nouveau,
24qui me faict mettre fin à ma lettre, par mes
25très humbles et très affectionnées recommandations
26à vos bonne graces, priant Dieu,
27Monseigneur, vous donner en parfaicte santé très longue
28et très heureuse vie. De Grenoble, ce Vme aost 1572.
29Votre très humble et très obayssant
30nepveu et serviteur
31Artus Prunier